L’accessibilité numérique ou accessibilité web, c’est la discipline qui consiste à rendre un site ou un service en ligne accessible et compréhensible par tous les utilisateurs, quel que soit leur mode d’accès ou leur environnement. Cela concerne particulièrement les utilisateurs en situation de handicap qui utilisent des dispositifs d’accès spécialisés. En 2016, l’Europe comptait 100 millions d’internautes souffrant de handicap, dont 12 millions en France (source RFI). A l’échelle mondiale, le chiffre était de 500 millions d’utilisateurs concernés sur une population de plus d’un milliard de personnes handicapées.
5 bonnes raisons de soigner l’accessibilité numérique :
- S’engager auprès des personnes souffrant de handicap et faciliter leur accès aux services numériques
- Accroître votre audience potentielle : les chiffres sont conséquents
- Un site ou un service numérique accessible, c’est une expérience plus agréable pour tous les utilisateurs
- Le cadre réglementaire évolue rapidement et peut pénaliser les entreprises qui ignorent les questions d’accessibilité (aux États-Unis, le nombre d’actions en justice a augmenté significativement)
- Le SEO : soigner l’accessibilité de votre site est positif pour son référencement puisque cela facilite sa compréhension par les robots
Comment garantir une accessibilité web optimale ?
Le W3C, qui veille depuis 1994 à la compatibilité des technologies du web, a créé le référentiel WCAG, pour Web Content Accessibility Guidelines. En France, la Direction Interministérielle du Numérique édite le référentiel RGAA.
Dans sa révision actuelle (version 2.1, la 2.2 est en cours), le WCAG liste pas moins de 78 critères et méthodes d’implémentation pour une accessibilité optimale, regroupés dans 13 thématiques.
Le W3C référence également 159 outils pour valider la conformité technique de votre site. Vous n’êtes donc pas livré à vous-même pour lancer vos travaux d’accessibilité, mais la mise en œuvre des recommandations du consortium n’est pas toujours chose aisée.
Comment réaliser un audit d’accessibilité numérique :
Il existe trois niveaux de conformité WCAG pour l’accessibilité web :
- A – 30 critères remplis : garantir une accessibilité minimale
- AA – 50 critères remplis : offrir une accessibilité optimale
- AAA – 78 critères remplis : accessibilité optimale et prise en compte de besoins spécifiques
Pour réaliser un audit d’accessibilité numérique complet, les tests automatisés sont un bon début mais sont insuffisants car ils vérifient principalement les aspects techniques. Un audit manuel est donc nécessaire pour tenir compte de la nature des contenus testés, du contexte d’utilisation et de la pertinence de la mise en œuvre des critères.
Par exemple, selon le critère 1.3 du RGAA (version française du WCAG), le contenu des attributs des balises <img> doit être pertinent par rapport au contenu des images, si ces images sont « porteuses d’informations ». En clair, un attribut alt doit décrire le contenu de l’image et expliquer sa fonction dans le contexte de la page, ce qui implique une vérification humaine.
Par ailleurs, les critères de test pour les passages de niveau WCAG sont assez sévères : une seule alternative manquante sur une image invalidera le test.
Impact d’un audit d’accessibilité web
L’audit d’accessibilité web s’intéresse à trois domaines en particulier :
- Développement
- Contenu
- Design
Comme pour le SEO, l’accessibilité est un travail continu qui doit se poursuivre à chaque évolution du service, du contenu et des technologies.
L’audit explore les 13 thématiques du WCAG :
- Images
- Cadres (frames)
- Couleurs
- Multimédia
- Tableaux
- Liens
- Scripts
- Éléments HTML obligatoires
- Structuration de l’information
- Présentation de l’information
- Formulaires
- Navigation
- Consultation
Dans le cas du Design par exemple, 6 des 13 thèmes sont concernés : couleurs, multimédia, liens, présentation de l’information, formulaires et navigation.
Sur le point particulier des couleurs, voici trois critères RGAA qui peuvent avoir un impact conséquent sur le design d’un site :
- Dans chaque page web, l’information ne doit pas être donnée uniquement par la couleur.
- Dans chaque page web, le contraste entre la couleur du texte et la couleur de son arrière-plan est-il suffisamment élevé (hors cas particuliers) ?
- Dans chaque page web, les couleurs utilisées dans les composants d’interface ou les éléments graphiques porteurs d’informations sont-elles suffisamment contrastées (hors cas particuliers) ?
En termes de navigation, l’utilisateur peut-il interagir avec le site uniquement à l’aide du clavier ? En effet, certains profils d’utilisateurs malvoyants ou souffrants de troubles moteurs peuvent difficilement utiliser une souris.
Comme ces exemples le montrent, les critères sont exigeants et nécessitent une attention particulière de la part de différents métiers.
Comment mettre en œuvre les recommandations d’accessibilité numérique ?
La meilleure approche consiste évidemment à tenir compte des contraintes d’accessibilité dès la phase de conception. Cette approche présente l’intérêt d’intégrer l’accessibilité « by design » et oriente le développement du produit en posant un cadre qui aide à faire des choix.
S’il s’agit de rendre plus accessible un site ou un service existant, un audit permettra d’évaluer le travail à réaliser et à prioriser les tâches selon le ratio investissement / impact.
Au-delà des référentiels officiels du W3C, plusieurs initiatives privées permettent de faciliter les efforts d’accessibilité :
- La fondation Content Square a lancé plusieurs programmes de sensibilisation, manuels et outils pour aider les éditeurs de sites à rendre leurs contenus plus accessibles. L’expérience interactive « in their shoes » vous permet de vous mettre dans la peau d’utilisateurs souffrant de différents troubles de l’audition, de la vision ou de la motricité pour comprendre comment ils perçoivent les contenus web peu accessibles.
- Google propose des fonctionnalités d’accessibilité dans la plupart de ses produits, des formations gratuites et une app « accessibility scanner » destinée à identifier les améliorations à apporter à votre app Android, entre autres
- Microsoft adopte une démarche similaire et propose de nombreuses ressources, parmi lesquelles une méthodologie de design inclusif accompagnée de sa boite à outils
- Idem chez Apple, qui intègre dans ses appareils des fonctionnalités innovantes pour l’accessibilité, faciles à intégrer par les designers et développeurs d’applications
Il existe également des solutions clés en main, payantes, pour améliorer l’accessibilité de votre site et de vos services numériques. Citons entre autres Userway, Facil’iti, Equalweb, Equally AI, accessiBe… Qui proposent différentes formules d’abonnement et des services plus ou moins élaborés.
L’accessibilité numérique avec Keley
Keley accompagne ses clients dans leurs projets de conception ou de refonte de sites et d’apps visant une meilleure accessibilité. Nous avons notamment aidé l’association France Parkinson à retravailler l’UX de son site pour faciliter son utilisation par des personnes malades ou âgées. Keley contribue également aux initiatives d’Opquast qui visent à rendre le web plus simple d’accès et d’utilisation.
Le web et le numérique sont un formidable levier de progrès. Continuons nos efforts pour les rendre accessibles à tous et renouer avec la vision fondatrice d’un « outil au service de toute l’Humanité », pour conjuguer sens et performance.