3 mois après sa sortie, qui n’a pas entendu parler de chatGPT, la nouvelle intelligence artificielle conversationnelle créée par OpenAI ? Quelques semaines après son lancement, la plateforme enregistre près de 25 millions d’utilisateurs quotidiens ! Si elle comporte évidemment de nombreuses limites, sa puissance est impressionnante, dans de nombreux domaines, si bien qu’elle a trouvé de nombreux adeptes au sein même de Keley…
ChatGpt : Pourquoi a-t-on tendance à oublier l’IA ?
ChatGpt est un système de traitement du langage naturel capable de générer une réponse automatique, complexe et précise, et en quasi-instantanée via l’entrée d’un prompt (chaine de caractères). Sa version grand public a été mise en ligne en novembre 2022, de façon gratuite et disponible dans plusieurs langues.
OpenAi n’en était pas à son coup d’essai car chatGpt reprend les avancés de text-DaVinci-003 (modèle pré-entraîné de GPT 3.5), un réseau de neurones profonds, qui était capable de comprendre et de traduire le langage humain. Cependant, du fait de sa sophistication, text-DaVinci-003 n’a pas rencontré de succès, car il était bien trop gourmand en ressources informatiques. Même si l’utilisation entre les deux systèmes est différente, chatGpt se démarque donc de son prédécesseur car il est spécialisé dans la messagerie automatique et les interactions de type chat, là où text-DaVinci-003-et donc GPT 3.5 était trop général.
ChatGpt a réussi à dépasser les anciens systèmes de chatbot et de réponse automatique grâce à la richesse de son corpus d’apprentissage en langage naturel, basé sur plus d’un milliard de phrases tandis que ses homologues se basaient sur des corpus beaucoup plus limités. Son modèle permet donc de capturer plus de complexités dans la langue humaine et donc lui permet de générer des réponses dites plus « naturelles » et proches du langage naturel. Via un système de ranking entraîné et géré par une assistance l’humain, il va générer la suite la plus probable à ce qu’on lui a demandé en prompt, et va pouvoir compléter une phrase incomplète ou répondre à une question assez précise. ChatGPT repose sur la puissance combinée de l’humain et de l’IA. Son but avoué est de produire une réponse, avec une qualité si fidèle, qu’il devient difficile de savoir si c’est une IA qui l’a générée.
La publication de chatGPT permet de comprendre plus aisément les avancées technologiques dans le domaine de la Data Science et notamment sur les systèmes de calculs, qui aujourd’hui repose sur une quantité irreprésentable de paramètres - humainement parlant. ChatGpt apporte également une avancée dans le processus conversationnel dans la mesure où il se réfère aux différents prompts et réponses précédents pour donner sa dernière réponse, ce qui confirme son intention à tenir une conversation de bout en bout.
Les limites du modèle ChatGpt
Malgré tout ce qui a été dit précédemment, chatGpt n’a pas réponse à tout… Ou du moins, pas de manière parfaite. Le modèle, aussi performant qu’il soit, connaît ses limites. Ce qui fait la force de chatGpt est la richesse de son modèle d’apprentissage. Pour alimenter et entraîner un tel modèle, il faut du temps et de la donnée ! C’est en partie pour cette raison que la base de données de chatGpt s’arrête en 2021 à l’heure actuelle. … Enfin, comme tout modèle informatique, chatGpt reste imparfait. En effet, il peut arriver que les informations données soient déformées voir même erronées. Charge à l’humain de vérifier les informations et les sources que l’outil peut fournir.
Par exemple, en lui demandant des infos sur Keley, chatGPT propose :
Sur toutes informations, voici celles qui sont fausses :
Si la première phrase ne traduit pas tout à fait notre positionnement, on peut la considérer comme vraie. En revanche, les données factuelles restent très aléatoires. Keley a en effet été créé en 2006, et si nous sommes flattés d’être appréciés comme un acteur majeur, nos bureaux sont à Paris, avec un pied à Lyon. C’est notre groupe, sous la marque Apside, qui a des bureaux à Nantes, Bordeaux et Montréal. Quant à New York et Singapour, nous y avons juste mené des missions.
Ainsi, il ne faut pas prendre les infos produites par chatGpt comme des vérités absolues et immédiates ! Il sera donc toujours nécessaire de reprendre la main à un moment ou un autre. En effet, la qualité de la réponse est souvent corrélée avec l’utilisateur. Par l’entrée de son prompt, l’utilisateur peut plus ou moins orienter dans un sens, bon ou mauvais, la réponse de chatGpt. L’absence de biais n’est donc pas garantie.
ChatGPT : bonnes pratiques et exemples d’utilisation
Finalement, il faut penser chatGpt comme un nouvel outil de travail. Chez Keley, nombreux sont les collaborateurs qui utilisent l’IA et plus spécifiquement chatGpt comme outil dans leur quotidien. En voici quelques exemples.
ChatGPT étant capable de comprendre n’importe quel langage informatique, il est utilisé par nos data scientists, dans le cadre de leurs missions de création de modèles de prédiction. ChatGPT leur permet en effet de valider la qualité des lignes de code de tests unitaires et de la documentation qu’ils avaient écrites, tout en expliquant l’intérêt de ces lignes de code. Un gain de temps considérable, sur des tâches à plus faible valeur ajoutée.
Dans la même lignée, les développeurs chez Keley utilisent l’outil pour repérer les éventuelles erreurs dans le code de fonctionnalités développées en interne ou pour leur suggérer une meilleure manière d’écrire une programmation.
ChatGPT est également utilisé par des équipes cherchant à optimiser l’acquisition digitale. L’outil est utile notamment lorsqu’il s’agit de générer et de tester différentes formulations de balises ou de titres.
Enfin, chatGPT et l’Intelligence Artificielle servent également d’autres domaines où l’on pensait que la compétence humaine ne pourrait être remplacée, comme la création graphique par exemple. Nos designers ont par exemple intégré à leur travail MidJourney ou Dall-E (outil également développé par OpenAI) qui permettent de générer tous types de visuels en fonction d’un prompt. Finalement, la créativité reposera toujours sur l’humain et l’IA ne sera qu’un outil à ajouter à sa panoplie.
Car toute la subtilité d’un chatGPT est là. Hormis les erreurs qu’il peut commettre, l’outil ne fait que répondre à ce que l’on lui demande. La qualité de la réponse est ainsi directement liée à la qualité du prompt. On ne peut pas en vouloir à chatGPT d’avoir été trop imprécis sur une définition si on ne lui a pas demandé d’être précis. Et l’avantage de cet outil est qu’on peut justement lui demander de se mettre dans toutes les positions (experts, vulgarisateur, instituteur de primaire…) et d’adopter tous les styles (poétique, descriptif, moralisateur…). À l’utilisateur donc, de bien formuler sa demande pour avoir la réponse qu’il recherche – qu’il devra ensuite prendre soin de vérifier sur une autre source.
Quel avenir pour chatGPT et cette « nouvelle » Intelligence Artificielle ?
Déjà investisseur majeur, Microsoft a récemment rendu public un investissement de 10 milliards de dollars dans OpenAI. S’en est suivi évidemment une phase de monétisation, avec l’annonce de l’arrivée d’une version payante premium de chatGPT. Un outil open source de cette envergure ne pouvait pas rester longtemps en si libre accès. Puis, chatGPT a rapidement été intégré à Bing, le moteur de recherche de Microsoft. Et ce n’est qu’une première étape, l’outil devant à terme être intégré à toutes les app du géant de la tech.
Mais plus que la participation de Microsoft, le plus grand signe que chatGPT est vécu par le monde de la tech comme une révolution a été la réaction d’Alphabet. D’abord le silence, comme si le propriétaire de Google attendait de comprendre cette immense et soudaine menace avant de répondre. Puis, dans sa réponse, Google a finalement décidé de lancer sa propre version d’IA conversationnelle, avec BARD. L’avenir nous dira si BARD prendra le chemin de Google+ ou non, mais c’est une preuve que la menace de chatGPT sur son business model est réelle.
Certains observateurs comparent chatGPT et plus largement les solutions d’IA récente comme MidJourney, Dall-E, GPT-4, BARD ou autre, aux révolutions que fussent Internet lui-même, puis les réseaux sociaux. Pour beaucoup, elles auront un impact plus fort que le Web3 qui peine encore à convaincre (comme le métavers Méta/Facebook). S’il est difficile de présager du futur, on peut considérer que leur apport est aujourd’hui conséquent, général et impressionnant. À nous humains d’en tirer le bénéfice que l’on souhaite, mais il serait bien risqué de les ignorer !
